Aurons-nous encore assez d’électricité si tout le monde passe à l’électrique ? Quelles sont les sources d’énergie renouvelable ? À quel point notre électricité est-elle vraiment verte ? Dans la 8e édition de File in de Lucht, nous avons posé nos questions à Piet Cortier, Business Developer Innovation et Mobilité chez Engie.
Écoutez le podcast (en néerlandais) :
Engie mise sur l’efficacité énergétique et la production durable d’électricité, mais également sur la mobilité électrique puisqu’elle est indissociable du modèle électrique du futur.
La voiture électrique comme moyen de stockage
À l’avenir, une batterie de 50 à 80 kWh pourra avoir deux usages : stocker de l’énergie et en fournir. Sur le long terme, une voiture pourrait fonctionner comme une batterie domestique qui serait rechargée pendant les heures creuses.
Cortier : « La voiture électrique pourra, à long terme, être considérée comme un moyen de stocker l’électricité. Elle pourra à la fois la conserver mais aussi l’utiliser en fonction des besoins. Cette capacité de stocker est importante pour la vision future du système énergétique. Le soleil et le vent ne sont pas toujours présents quand ils s’avèrent nécessaires. C’est pourquoi la voiture peut devenir un véhicule de stockage qui pourra, à l’avenir, permettre de prendre en compte l’offre et la demande. »
D’une production stable à irrégulière
Cortier évoque une évolution vers une production d’électricité irrégulière. Les grosses centrales au charbon, nucléaires et au gaz ont toujours permis d’avoir une production d’électricité stable où on peut facilement estimer la quantité d’électricité à produire. Avec les nouvelles sources d’énergie renouvelables, il en est tout autre. La production d’énergie est d’une part plus locale. Pensez par exemple aux panneaux solaires. D’autre part, le vent et le soleil sont moins prévisibles.
Cortier : « L’objectif est que nous réagissions en fonction de la quantité d’électricité qui est produite. Par exemple, si la production des panneaux solaires est élevée, il faut plus charger. Mais il est toutefois essentiel que la recharge soit moindre sur le lieu de travail pendant les heures ouvrables de l’entreprise. »
La production d’électricité pourra-t-elle répondre à la demande supplémentaire ?
« Si nous estimons qu’il y aura un million de véhicules électriques sur les routes d’ici 2030, la consommation qui y est associée correspondra à une augmentation de 3 % au total. Avec les capacités de production actuelles, nous pourrons y parvenir. Là n’est pas le problème. Le défi à relever concerne plutôt le moment auquel il faut recharger. Il faut donc recharger intelligemment. »
Si tout le monde recharge en même temps, cela pourrait causer des problèmes. Ainsi, pour éviter de se retrouver sans électricité, il faut éviter les pics de demande et répartir l’approvisionnement en électricité. Par exemple : une borne de rechargement pourrait être à nouveau active pendant les heures creuses, quand la demande en énergie est basse.
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